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Société de Saint Vincent de Paul Conseil Départemental de l'Eure
9 février 2013

FEVRIER 2013 / Bienheureuse Rosalie Rendu

 

« Un sujet d’indignation… »

  

« Elle est triste et déplorable, la condition de ces malheureuses victimes de la barbarie européenne ! Elle sera toujours un sujet d’indignation et de larmes pour le vrai philosophe et le vrai chrétien, l’horrible cruauté de ces hommes qui se disent civilisés, et qui au nom d’une religion sainte, apparaissent aux terres étrangères tels que des brigands ravisseurs pour enlever le fils à sa mère, le père à ses enfants. Pleurons la honte de nos frères oppresseurs ! Pleurons les maux de nos frères opprimés ! Mais vous qui les déplorez avec moi, détournez un instant vos yeux de ces calamités pour remonter à leur cause ! »

 

Bienheureux Frédéric OZANAM

Extrait de la Lettre sur la Traite des Nègres,

in L’Abeille française, 15 août 1829.

 

A l’âge de seize ans, dix-neuf ans avant le décret du gouvernement provisoire conduisant à l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises sur la proposition de Victor Schœlcher, député de la Martinique, Frédéric Ozanam dénonçait l’inhumanité de la traite des Noirs.

 

***********************************************

 

Frédéric Ozanam perçoit l’injustice et l’horreur de l’esclavage, pourtant largement accepté par la société de son temps. Son opposition totale avec la foi chrétienne lui apparaît comme une évidence, mais il ne s’en tient pas à ce constat : il invite à remonter aux causes afin d’attaquer le mal à la racine. Il accompagne sa conscience spirituelle d’une recherche rationnelle.

 

Nous qui avons vocation à être les porte-paroles des pauvres, nous devons avoir une attitude semblable. En effet, comme chrétiens, notre responsabilité est éminemment engagée car nous connaissons « la volonté du Maître » (Lc 12, 47). Nous devons d’abord ouvrir les yeux pour voir le pauvre à notre porte (Mt 25, 44 - Lc 16, 19-31) en dépassant le consensus social qui, bien souvent, ferme nos yeux et anesthésie notre cœur.

 

Pour cela, notre conscience a besoin d’être formée afin que nous soyons capables de déceler les injustices là où elles se trouvent, de nous en indigner en vérité et de vouloir y remédier dans la mesure de nos moyens. Comme nous y incite la doctrine sociale de l’Église, les critères pour éclairer notre conscience pourraient être la vérité, la justice l’amour et la liberté, piliers sur lesquels, « au-delà des droits et des devoirs, l’ordre de la société repose » (Pacem in Terris). En effet, « dépourvu de la vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme » (Caritas in Veritate, § 3), « la charité dépasse la justice […], mais elle n’existe jamais sans la justice » (Caritas in Veritate, § 6), et « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 85, 11). Liberté et charité, pour leur part, sont étroitement liées. L’une ne va pas sans l’autre. C’est l’amour qui nous rend libres et en nous libérant, le Christ nous engage sur le chemin du plus grand amour (Jn 15, 12).

 

Alors, les yeux grands ouverts sur la vérité, nous aurons la volonté éclairée de secourir le pauvre quel qu’il soit : l’immigré sans toit, le vieillard ou le malade en fin de vie, la personne handicapée, l’enfant à naître…

 

Rémy Bertrand

 

Pour aller plus loin :

- Avons-nous une connaissance suffisante de la doctrine sociale de l’Église ? Connaissons-nous et consultons-nous le Compendium de la D.S.E (disponible depuis 2006 sur le site www.vatican.va) ?

- Quelle est notre capacité d’indignation et quels « esclaves » devons-nous libérer aujourd’hui ?

 

Pour prier :

- Prions pour les malades, les persécutés, les esclaves de notre siècle et demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux sur les détresses morales et sociales de notre temps.

 

À lire :

- Sr Louise Sullivan FdlC, Sœur Rosalie Rendu, Une passion pour les pauvres, traduit par Raymonde Dubois, Médiapaul, 2007, 426 p.

- Christine Lazergues, Alain Vidalies, Sur les diverses formes de l’esclavage moderne, Rapport d’information, n° 3459, 12 décembre 2001, Assemblée Nationale.

 

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Commentaires
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  • La Société de St Vincent de Paul, combat cette nouvelle pauvreté de notre temps : la solitude. En étant "amis pour aimer" l'association pratique la "charité de proximité". "Je voudrais enserrer le monde entier dans un réseau de charité"
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